PARIS (Reuters) - Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a regretté mercredi à l'Assemblée nationale les propos qu'il y avait tenus la veille, en imputant un retour du terrorisme à la droite.
Dans le fil de François Hollande mardi, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault lui avait demandé dans la matinée de renoncer à toute polémique à ce sujet.
Le député UMP Eric Ciotti, auteur hier de la question qui avait suscité la colère de Manuel Valls, a estimé après les "regrets" du ministre que l'incident était "clos".
L'échange à l'Assemblée, parti d'une polémique sur une supposée flambée de la délinquance depuis le retour de la gauche au pouvoir au printemps, avait provoqué une bronca dans les rangs de l'UMP et une suspension de séance.
La droite avait réclamé la démission ou, pour le moins des excuses, de la part de l'homme fort du gouvernement, accusé par la droite d'avoir commis son premier dérapage après un parcours presque sans faute.
"Je regrette les propos que j'ai tenus ici dans cette assemblée", a dit Manuel Valls, sans toutefois s'excuser, lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale.
Le ministre de l'Intérieur a invoqué la "nécessité de faire l'union entre toutes les forces politiques, entre tous les Français, pour combattre le terrorisme".
Il a estimé que le "meilleur exemple" avait été donné en mars dernier par François Hollande, alors candidat à l'élection présidentielle, lors de l'affaire Merah.
Eric Ciotti a dit prendre acte "avec satisfaction" de ces regrets.
"Le président de la République et le Premier ministre ont dit des choses claires qui s'assimilent à un petit recadrage... un gros recadrage. Aujourd'hui, le ministre de l'Intérieur a clairement dit qu'il avait commis une erreur hier", a-t-il dit dans les couloirs de l'Assemblée.
"LA DROITE N'EST PAS RESPONSABLE DU TERRORISME"
Dans la matinée, le ministre de l'Intérieur avait reconnu sur BFM TV s'être emporté.
"Dans le chaudron de l'Assemblée nationale, on peut être emporté par le verbe. Je le regrette bien évidemment (...). Bien sûr, la droite n'est pas responsable du terrorisme", a-t-il dit.
Simultanément, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a estimé qu'il fallait s'interdire toute attaque politique sur ce dossier, suggérant une réconciliation.
"On ne polémique pas sur le terrorisme. Je demande que l'opposition fasse de même. S'il faut réunir à Matignon les chefs des groupes parlementaires pour faire le point sur ces dossiers sensibles, je le ferai, car il y a une question de sécurité nationale", a-t-il expliqué sur France Info.
"Il faut que, quand il s'agit des valeurs de la République et des intérêts de la France, les Français soient rassemblés", a-t-il ajouté.
Manuel Valls faisait allusion, dans ses propos contestés, aux erreurs imputées à la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur) dans le suivi de Mohamed Merah, un jeune Français qui a abattu sept personnes en mars à Toulouse et Montauban en se réclamant d'Al Qaïda.
Il est apparu que la DCRI, service créé par Nicolas Sarkozy et présenté comme un "FBI à la française", avait ignoré des alertes sur la dangerosité de cet homme qu'elle avait pourtant interrogé fin 2011 après un voyage dans la zone pakistano-afghane, où on sait aujourd'hui qu'il a dialogué avec des extrémistes.
Thierry Lévêque et Gérard Bon, édité par Sophie Louet
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